4 nov. 2012

C'était un lundi soir d'octobre...


Un siège en 1ère classe, un calme plat, et l’ouvrage dont il est question, celui qui illumine bien des regards dès qu'on évoque son nom, voilà qui semblaient être des conditions propices pour savourer le 1er volume des carnets de Cerise. Bien qu'ayant assisté à sa genèse graphique sur l'écran voisin du miens, je reste un instant à contempler la couverture, comme si je voulais être surpris d'avoir omis un détail. Des petites branches, des petites fleurs, un pioupiou... Bon, il s'avère que j'avais bien analyséer le moindre traits. 
Je me sentais enfin prêt à l'ouvrir pour de bon. Dans notre entourage, certains l’avaient déjà lu, et j’assistais aux premières réactions et je prenais déjà plaisir à les entendre, fier du travail accompli par Aurélie. Je savais d'avance que l'album ne me décevrait pas, mais j'étais encore loin d'imaginer l'état dans lequel il allait me plonger.

Les premières pages m’ont embarqué illico dans le petit village où vit Cerise, passant en revue les personnages principaux, leur caractère, leur apparence, quelques anecdotes... Une petite introduction parfaitement écrite et subtilement présentée pour rentrer dans l'intrigue principale! Très vite je n’ai pu m'empêcher de me replonger dans mon enfance, avec mes 2 copains, Vincent et Max. Un village, des vélos et des bobards aux parents pour aller bricoler la méga cabane de la mort dans le bois derrière le stade. Il ne m'en avait pas fallu davantage pour m'embarquer dans le récit. 

L'enquête se poursuivait, puis vint la découverte majeure de Cerise, celle qui a valu au premier volet de la série son titre (Le zoo pétrifié). J'avais plaisir à me dévoiler les dialogues que je m’étais bien réservé de lire lorsque je regardais le travail de ma belle par dessus son épaule. Évidemment je connaissais les grosses ficelles de l'histoire, mais je m’amusais à observer les détails, comme si j'avais réussi à voir les pages d’Aurélie sans me gâcher la surprise de découvrir la délicatesse et les subtilités de ses dessins. J'avais évidemment pu voir l’image du zoo quelques mois auparavant, mais la lecture des premières pages changea mon regard pour laisser place à un immense frisson

Boaaaaaawwwww qu'est ce que c'est que cette histoire làààà. J'ai retenu les larmes  à la fin de chaque film de Pixar, c'est pas pour ouvrir les vannes dès la page 30 de Cerise!! Booaaaw !
Voyons Nicolas. Que diraient les GI-JOES s'ils te voyaient.... Allez mon vieux, les pistolets, la guerre, les blagues, Hollywood et les robots qui font la bagarre !! Faut tenir le coup mon ptit gars.

L'histoire a pris un tournant vraiment émouvant, mêlant nostalgie et poésie. L’image où l’on voit Cerise marcher aux côtés de tous les animaux m’a percuté de plein fouet. La case est splendide, et le récit lui donne une autre dimension. Au delà de paraître simplement touchant, c'est un véritable courant d'air frais qui m’a attrapé, et je m'y suis senti franchement bien.     

Plus l'histoire avançait, plus ces sensations se multipliaient. Je m'accordais une pause pour constater que je souriais comme un débile depuis une trentaine de minute. J’ai même pensé que certains l'avaient remarqué dans le wagon, et me regardaient d'un œil complice.... Ou alors cette vieille dame en face de moi me draguait complètement... Mais... Qu'est ce qui nous arrive Colette je .... C'est si soudain... Un coup de frein a replongé mon nez dans les aventures de Cerise ! Ouf  ! Sauvé ! 
     
J'approchais de la fin, l'espoir renaissait dans une mise en scène délicate. Des instants d’entre-aide aux discussions avec Michel, tout ces moments ont été magnifiquement traités... 

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GI JOES! BAGARRES !!! STAR WARS !! YATTAAAA!!

Avant même d’avoir fini le bouquin, j’éprouvais l’envie de féliciter les auteurs, leur dire «Bordel ça marche bien votre truc!». 
En parlant de la fin... je la devinais malgré tout. J'avais aidé Aurélie à préparer les couleurs des 10  dernières pages. Les images parlant d’elles même, j'avais compris les aboutissants du premier volet, mais je me suis bel et bien liquéfié en lisant la dernière «pièce» du récit, suivie des pages qui terminaient l'album expliquant les répercussions du dénouement. Je finissais la lecture, incapable de faire quoique ce soit d’autre... si ce n'était me replonger dans certaines séquences. 

Ahem... Moi qui me montre peu émotif au cinema ou en littérature, je dois dire que que les carnets de Cerise ont été gratter assez radicalement deux ou trois cordes sensibles pour jouer un accord plutôt surprenant. 

Entre la fierté de contempler le travail de ma compagne, et les pics émotionnels de l’album, je tentais de faire le tri... Est ce que l’un avait aidé l’autre? 

Le vieux cowboy qui sommeil en moi aurait envie de dire. «On s’en branle, t’as chialé comme une gonzesse et pis c’est tout!»

Pour ça, cerise je te remets la médaille du «shéraf»!







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